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Un cessez-le-feu fragile Israël-Iran entré en vigueur sous la pression de Trump
information fournie par Reuters 25/06/2025 à 00:06

Cessez-le-feu entre Israël et l'Iran, Netanyahu revendique une "grande victoire"

Cessez-le-feu entre Israël et l'Iran, Netanyahu revendique une "grande victoire"

par Jeff Mason, Alexander Cornwell et Parisa Hafezi

Un cessez-le-feu fragile entre Israël et l'Iran semblait être respecté mardi soir, sous la pression du président américain Donald Trump qui avait annoncé quelques heures plus tôt cette trêve avec l'espoir de mettre fin à la confrontation armée de douze jours entre les deux ennemis jurés du Proche-Orient.

Donald Trump a reproché aux deux pays d'avoir enfreint l'accord de cessez-le-feu qu'il avait dit lundi soir (mardi 05h00 GMT) avoir négocié. Le chef de la Maison blanche a particulièrement réprimandé Israël, allié de Washington, lui demandant de "se calmer maintenant".

Par la suite, il a annoncé que, sur ses directives, Israël a annulé des attaques supplémentaires prévues contre l'Iran afin de préserver l'accord destiné à stopper les bombardements entre les deux pays.

Israël et l'Iran ont envoyé des signaux indiquant la fin de leur guerre - du moins, pour l'heure.

Le président iranien Massoud Pezeshkian a salué une "grande victoire" de Téhéran dans une guerre qu'il a imputée à Israël et que l'Iran, a-t-il dit selon des propos rapportés par la presse officielle, a terminée avec succès.

D'après l'agence de presse officielle IRNA, le dirigeant iranien a déclaré lors d'un entretien téléphonique avec le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, que Téhéran était prêt à résoudre ses divergences avec Washington sur la base des normes internationales.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré qu'Israël avait atteint son objectif de supprimer la menace nucléaire et balistique iranienne. Dans une vidéo adressée mardi soir aux Israéliens, il a salué une "victoire historique" qui, a-t-il dit, marquera "des générations".

ACCUSATIONS MUTUELLES

Un peu plus tôt, l'armée israélienne a déclaré que toutes les régions du pays pouvaient reprendre des activités sans restrictions à compter de 20h00 (17h00 GMT). L'aéroport Ben Gourion, près de Tel Aviv, a rouvert.

Le chef d'état-major des forces armées israéliennes, Eyal Zamir, a annoncé que Tsahal était "à la conclusion d'un chapitre important" mais que "la campagne contre l'Iran n'était pas terminée", tout en précisant que l'armée se recentrait sur sa guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza.

Des interrogations importantes planent toujours autour du cessez-le-feu entre les deux grands ennemis régionaux, qui ont confirmé seulement quelques heures plus tard avoir accepté le cessez-le-feu annoncé par Donald Trump puis se sont réciproquement accusés mardi de l'avoir enfreint.

Alors qu'il se rendait à La Haye, aux Pays-Bas, pour participer au sommet de l'Otan, Donald Trump a réprimandé Israël d'une manière rare, deux jours après avoir appuyé la campagne militaire de l'Etat hébreu en envoyant des bombardiers américains frapper des sites nucléaires souterrains en Iran.

"Tous les avions (israéliens) feront demi-tour et rentreront chez eux, (...) Personne ne sera blessé, le cessez-le-feu est en vigueur", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social. Plus tôt, déclarant qu'il s'employait à "calmer" l'Etat hébreu, Donald Trump avait écrit: "Israël. Ne larguez pas ces bombes. Si vous le faites, il s'agira d'une violation majeure. Ramenez vos pilotes à la maison, maintenant !"

Les services de Benjamin Netanyahu ont admis qu'Israël a frappé mardi soir un radar situé près de Téhéran, une attaque qu'ils ont qualifiée de réponse aux missiles lancés par l'Iran après l'entrée en vigueur supposée du cessez-le-feu.

Israël ne mènera pas de nouvelles frappes, comme convenu lors d'un entretien entre Benjamin Netanyahu et Donald Trump, ont ajouté les services du dirigeant israélien, sans préciser si l'attaque contre le radar iranien a été menée avant ou après cet échange téléphonique.

TRUMP DIT NE PAS VOULOIR D'UN CHANGEMENT DE RÉGIME À TÉHÉRAN

Téhéran a démenti avoir tiré des missiles après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu et a reproché à Israël d'avoir poursuivi ses attaques contre l'Iran pendant une heure et demie après l'entrée en vigueur supposée du cessez-le-feu.

Massoud Pezeshkian a dit par la suite que l'Iran respecterait le cessez-le-feu si Israël ne l'enfreignait pas, ajoutant que Téhéran était disposé à revenir à la table des négociations. Il n'a pas donné davantage de précisions, selon l'agence de presse officielle Nournews.

Alors que l'objectif de faire chuter le régime de Téhéran avait été évoqué, Donald Trump a dit mardi ne pas vouloir d'un tel scénario.

"Je voudrais que tout s'apaise au plus vite", a-t-il déclaré à des journalistes à bord de l'avion présidentiel Air Force One en direction de La Haye. "Un changement de régime nécessite du chaos, et dans l'idéal, nous ne voulons pas voir du chaos", a-t-il ajouté. "L'Iran n'aura pas l'arme nucléaire".

Les frappes signalées pendant la nuit de lundi à mardi ont fait quatre morts à Beer-Sheva, dans le sud d'Israël, et neuf morts, dont un expert nucléaire, lors d'un raid contre un bâtiment résidentiel dans le nord de l'Iran, selon les autorités des deux pays.

L'annonce d'un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran a été accueillie avec soulagement dans la région, ainsi que sur les marchés financiers, alors que l'intervention militaire des Etats-Unis au côté d'Israël dans la nuit de samedi à dimanche a fait craindre un embrasement généralisé.

PARIS APPELLE À LA REPRISE DES NÉGOCIATIONS SUR LE NUCLÉAIRE

Le conflit entre Israël et l'Iran a été déclenché vendredi 13 juin aux premières heures par des bombardements israéliens visant le haut commandement iranien et les sites nucléaires de la République islamique. Les frappes israéliennes ont fait plusieurs centaines de morts en Iran et les missiles tirés par l'Iran en représailles ont fait 28 morts en Israël.

L'Iran a également répliqué aux frappes américaines sur trois de ses installations nucléaires, dont le site souterrain de Fordo, en tirant lundi soir des missiles sur la base militaire américaine d'Al Oudeïd, au Qatar, sans faire de victime.

La République islamique a visiblement calibré sa riposte afin d'éviter une plus ample escalade. Doha a fait savoir mardi que Massoud Pezeshkian avait exprimé ses regrets d'avoir visé une base au Qatar. Donald Trump a remercié Téhéran d'avoir informé par avance les Etats-Unis afin d'éviter des victimes. Il a qualifié la réplique iranienne de "très faible".

D'après un responsable au fait de la question, l'accord de Téhéran a été obtenu par l'intermédiaire du Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdoulrahman al Thani, qui s'est entretenu par téléphone avec des responsables iraniens.

Saluant le cessez-le-feu, la France a exhorté l'Iran à engager "sans délai" des négociations sur ses programmes nucléaire et balistique.

La situation "reste volatile et instable" et "il faut que chacun mette le maximum de poids pour que le feu cesse (et) que les discussions reprennent", a dit Emmanuel Macron lors d'une visite en Norvège. Le risque d'un enrichissement de l'uranium clandestin par l'Iran "existe" et il est "accru" par les événements récents, a ajouté le président français.

(Jeff Mason à bord d'Air Force One, Steve Holland à Washington, Andrew Mills à Doha, Parisa Hafezi à Istanbul, avec Alexander Cornwell et les bureaux de Reuters; version française Jean-Stéphane Brosse, Benjamin Mallet, Zhifan Liu et Jean Terzian)

6 commentaires

  • 08:38

    M69 on sait que vous préférez et soutenez le régime ge..cidaire plutôt que le droit international.


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